Robotique et intelligence artificielle : un rapport incohérent
Écrit par Jean-Marie CAVADA, publié dans ADLE, Affaires Juridiques, Europe
Adopté en plénière ce matin, le rapport d’initiative de Madame DELVAUX sur la robotique et l’intelligence artificielle ne représente pas une approche cohérente et viable, ce que le groupe ADLE regrette. Heureusement, il ne s’agit que d’un simple rapport d’initiative et n’a donc aucune de valeur législative.
Sans évaluation préalable de l’intérêt de la démarche, il n’apparaît pas responsable de proposer une agence européenne spécialement dédiée à la surveillance robotique.
Par ailleurs, il n’est pas approprié de plaider en faveur d’un débat sur l’instauration d’un revenu de base général comme conséquence de la robotisation de la production, car il en relève de la compétence des États membres et nécessite un débat beaucoup plus large. Nous nous félicitons que ce paragraphe, ainsi que celui sur la taxe sur le travail des robots aient été rejetés.
D’autre part, l’idée de donner une personnalité juridique aux robots, c’est-à-dire, considérer le fait qu’ils aient des devoirs et obligations, est un non-sens du point de vue juridique.
Il est indispensable que l’Union européenne fasse des questions de responsabilité, de confidentialité, de protection des données et de sécurité ses priorités dans le but de mettre en place un cadre juridique concernant la robotique et l’intelligence artificielle qui permette de créer un environnement de confiance tant pour les consommateurs que pour les entreprises. En attendant, il s’avère indispensable de rester prudent et de ne pas extrapoler sur les possibles développements de la robotique.
A l’avenir, nous devrons très certainement nous pencher à nouveau sur ce sujet très important et j’espère que ce sera sur la base de réflexions sérieuses et non d’éléments de science-fiction.